Henri Chomette : Un architecte de génie à la Société Générale
Henri Chomette rejoint la Société Générale avant même d’empocher son diplôme d’architecte à l’école des Beaux-Arts de Paris. À la fin de l’année 1946, il est autorisé, suivant une dérogation spéciale, à s’employer pour le compte de la banque au titre d’un stage de fin d’études.
Élève doué, sérieux et appliqué, il gagne vite la confiance
de sa hiérarchie en travaillant efficacement à la reconstruction de plusieurs
agences détruites pendant la guerre. À Amiens et à Douai, notamment, il donne
la mesure de son talent. Il se révèle un architecte de talent doublé d’un
excellent dessinateur.
L'immeuble de la Société Générale les 3 cailloux à Amiens
En janvier 1947, il est officiellement engagé et affecté au
service des immeubles à Édouard VII. Deux ans plus tard, malgré son
jeune âge, il est hissé au rang de chef de projet. Son dossier porte la trace
de l’estime que lui porte la direction : « M. Chomette a beaucoup de talent
et de caractère. Ses projets révèlent une technique très moderne, des
procédés ingénieux et un goût de bon aloi, avec une préférence marquée pour un
style épuré […]. Avec des conceptions aussi hardies et originales, nous
croyons que son nom ne passera pas inaperçu dans l’architecture française de
demain. »
Il quitte la Société Générale en juillet 1953 pour s’en aller fonder
son propre cabinet.
C’est en Afrique que l’on retrouve ses plus belles
réalisations. Disciple de Tony Garnier, de Gustave Perret et d’Othello Zavaroni, il
remporte le concours international organisé pour le palais impérial d’Éthiopie en 1948 et sera
un temps architecte en chef de la ville d’Addis-Abeba. On lui doit de
nombreux bâtiments au Sénégal, au Burkina Faso, au Congo et en Côte d’Ivoire,
notamment les immeubles de la Société Générale à Abidjan et à
Brazzaville. La preuve s’il en est que son passage à la Société Générale a facilité
l’éclosion de son talent et de sa carrière d’architecte.
Le siège de la Société Générale de banques en Côte d’Ivoire, à Abidjan
La construction allie fonctionnalité, art et symboles du
pays. L’armature de la coupole rappelle les pirogues, la fresque murale d’entrée reprend
des motifs d’origine baoulé, apposés sur les poids qui servaient jadis à peser
l’or au cours des cérémonies.
Sur la balustrade de l’entresol sont reproduites les
feuilles du palmier rônier. Si certains matériaux ont été importés, d’autres sont locaux
comme le bois et la brique pour le revêtement mural. L’édifice est inauguré en novembre
1965 en présence du président Félix Houphouët-Boigny.