Les pyramides de Mons-en-Barœul


A proximité du Fort de Mons-en-Barœul on pourrait se demander si on est à proximité du Caire, car se sont 3 pyramides qui ont surgi ! Non, bien entendu, il ne s'agit pas de Khéops, Khépren et Mykérinos. Mais avouez que le rapprochement est séduisant.

La plus ancienne pyramide est celle construite par Henri Chomette lors de la création de la Zup de Mons, elle abrite la chaufferie. C'est le seul bâtiment de Mons-en-Barœul qui soit classé. Sa petite sœur l'a rejoint à proximité, en 2014, il s'agit d'une extension de cette chaufferie. Mais il y a aussi, dans le même périmètre, la pyramide de la station de métro Fort de Mons.



Les étonnantes pyramides de Mons-en-Barœul

La chaufferie-pyramide est une « soixante-huitarde ». Œuvre de l’architecte Henri Chomette, elle alimente depuis en eau chaude et chauffage, équipements collectifs et plus de 5 000 logements. Avec ses douze piles de briques en soutien, ses canalisations rayonnant dans tout le quartier du Nouveau Mons, elle est alors le summum de la modernité et de l’architecture industrielle de cette fin des années 1960.
Mais voici que de nouveaux équipements publics (piscine, école, salle des sports, mairie) et 6 500 logements définissent des besoins nouveaux tandis que l’on recherche l’utilisation d’énergies renouvelables.

La nouvelle pyramide alimentera et produira de la chaleur à partir de biomasse, et non plus à partir des énergies fossiles. Qu’on se rassure. Cette construction n’induit pas la démolition du bâtiment pensé par Henri Chomette. C’est le seul de la commune à être classé à l’inventaire des monuments historiques. (Alain Cadet - La Voix du Nord)

La chaufferie-pyramide est un bâtiment emblématique de Mons-en-Barœul. Cette forme avait été choisie par Henri Chomette car économe en volume (photo ci-dessus) Le nouvel équipement, fonctionnant à partir de la biomasse, reprend la même forme pyramidale (photo ci-dessous).


De spectaculaires travaux sont en cours à l’arrière de l’actuelle chaufferie, la pyramide qui voisine le Fort de Mons. Les techniciens de la société auvergnate Compte.R. installent deux énormes chaudières à bois (biomasse) pour alimenter le réseau de chaleur. Mise en service annoncée pour le 1er janvier 2015.


L'ossature de la nouvelle pyramide chaufferie de Mons-en-Barœul

Le réseau de chaleur monsois, interconnecté avec ceux de Villeneuve-d’Ascq et de Lille depuis les années 1990, a été mis en service en 1963. En 2001 et 2002, il a bénéficié de quelque 12 millions d’euros d’investissement. Cette fois, ce sont 5,2 millions d’euros qui sont injectés, dont 2,4 pour le renouvellement de la cogénération (production de chaleur et d’électricité). Avec au moins trois bonnes raisons à cela.

1. Le contrat. 
« Lille a touché à son contrat pour bénéficier de la baisse de la TVA liée à l’utilisation des énergies renouvelables, explique Rudy Elegeest, maire de Mons-en-Barœul. Cette décision avait des conséquences sur notre propre contrat. Cela pouvait créer un saut tarifaire. Il nous fallait prendre une décision. » Et éviter une brusque hausse de la facture pour les Monsois.

2. La cogénération. 
La décision a été d’autant plus facile à prendre que le contrat de rachat par EDF de l’électricité issue de la cogénération arrivait à échéance en 2017. La signature d’un nouveau contrat dans de bonnes conditions passait par un renouvellement de cette « cogéné ».

3. Le coût de l’énergie. 
« Le paysage a fortement changé en douze ans », explique le maire, évoquant l’évolution du coût de l’énergie. Au début des années 2000, le gaz était une énergie très compétitive et moins polluante que le fuel lourd utilisé pendant une quarantaine d’années. Question tarif, ce n’est plus vrai aujourd’hui. En revanche, les réseaux de chaleur sont de plus en plus pertinents : « Aujourd’hui, les réseaux sont plus compétitifs par rapport au chauffage individuel qu’en 2002. » D’ailleurs, « ces trois dernières années, les tarifs des réseaux sont demeurés stables en France alors que le prix du gaz a augmenté de 25 %. »

La moitié de la ville, soit 6 500 logements, est reliée au réseau de chaleur. 
(Franck Bazin et Pierre Le Masson La Voix du Nord 23 août 2014)
 

Ci-dessus et ci-dessous la verrière de la pyramide de la station de métro Fort de Mons-en-Barœul.


Déjà en 1971, à l'occasion de la réfection de la toiture de la chaufferie d'Henri Chomette, cette dépêche de l'Association France Presse faisait allusion à la pyramide égyptienne de Khéops. C'était bien avant la construction, en 1989, de la pyramide de verre du Louvre conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei ...