L'activité des bureaux d'études Henri Chomette (BEHC) en Afrique de
l'ouest débute avant les indépendances à un moment crucial ou sont timidement
mises en place des mesures économiques, politiques et sociales en faveur des
populations africaines. La période coloniale a engendré un éclectisme au niveau
de la typologie des édifices publics et des édifices d'habitation tournés vers
des styles néo-classiques ou régionalistes français en décalage avec
l'environnement et le climat africains. Dans les années 1950, l'action des
architectes et urbanistes est déterminante pour l'avenir de villes comme Dakar
et Abidjan dont le taux d'urbanisation croit démesurement. La plupart de ces
aménageurs urbains venus de métropole, se réfèrent à des courants et à des
doctrines directement issus du mouvement moderne : les villes deviennent de
véritables laboratoires d'expérimentations urbanistiques et architecturales.
Henri Chomette se démarque de cette mouvance en proposant une architecture
empreinte de valeurs culturelles africaines et répondant aux besoins des
sociétès africaines nouvellement urbanisées. Les bureaux d'études Henri Chomette réhabilitent l'emploi des matériaux locaux ; dans les constructions
modernes et participent activement à la relance du secteur industriel a travers
une modernité des techniques, la mise en place de briqueteries et de
cimenteries et la formation d'ouvriers du bâtiment. Le parcours de l'architecte
est exemplaire : sa formation auprès de Tony Garnier et d'Auguste Perret (*) en France, les premières années d'exercice en France en qualité d'architecte en
chef de la reconstruction et sa longue pratique en architecte libéral sur
l'ensemble de l'Afrique. La contribution d'Henri Chomette est capitale et
incontournable dans le domaine de l'architecture moderne en Afrique. Son
expérience, acquise au terme de près d'un demi-siècle de d'urbanisme et
d'architecture, en fait un traducteur de la tradition architecturale africaine
dans un répertoire de formes et de concepts modernes au service des sociétès
africaines.
L'activité des bureaux d'études Henri Chomette en Afrique de
l'ouest depuis 1948 par Diala Touré. Thèse de doctorat en Art et archéologie, soutenue à Paris 1, en 1998, sous la direction de Gérard Monnier.
(*) Auguste et Gustave Perret, tous les deux architectes, étaient frères
(*) Auguste et Gustave Perret, tous les deux architectes, étaient frères