Sénégal



Parmi les réalisations d'Henri Chomette au Sénégal, il y a :


- Le Centre de Conférence Universitaire de Dakar





- La résidence d'étudiants à Saint-Louis du Sénégal

Cette résidence est sortie de terre (ou plutôt du sable) en 1975.





- Le village SOS enfants à Dakar, en collaboration avec Thierry Melot, réalisé en 1979.



L'ensemble comprend : une école maternelle, une dizaine de maisons avec des dortoirs pour les enfants, et les services administratifs. Le village est organisé autour d'un lieu de rencontre traditionnel marqué par un arbre Baobab.



Le jardin d'enfants, avec son haut toit pyramidal domine le volume. Sa structure de toit repose sur quatre salles de classe cubiques qui ouvrent sur ​​un grand espace central. Chaque classe a accès à une cour privée.




Les dix maisons sont d'un seul niveau. Chacune peut accueillir huit à neuf enfants et une mère adoptive, elles sont entourés de pelouses et de jardins. Une série de terrains de jeux, facilement accessible depuis les maisons, ont été créés à partir de roches volcaniques découvertes lors de la construction.





- L'hôtel de l'Indépendance

Situé place de l'Indépendance à Dakar, l'hôtel de l'Indépendance est une réalisation d'Henri Chomette, R. Depret et Thierry Melot 1973-1978, il a été détruit en 2017.





- L'école des bibliothécaires

Réalisée en 1979 avec la collaboration de R. Depret et Thierry Melot.

On retrouve une belle modulation en surface avec l'emploi de la brique en surépaisseur, qui rappelle les constructions locales.





Une exposition

Exposition : Manuel Herz-Photos : Iwan Baan, Alexia Webster Goethe Institut - Décembre 2016
Daniele Diwouta Architecte


Cette sélection de projets illustre bien le fait que ces architectures émanaient du même courant de pensée créative . Conçus pour la plupart par des architectes non africains, ils expriment un langage appliqué à l’Afrique, autonome de la matrice européenne coloniale d’antan. L’expérimentation de combinaisons et technologies dans de nouveaux contextes permettent des concepts plus audacieux et l’utilisation d’éléments décoratifs valorisant les cultures locales. C’était la belle époque des commandes publiques nécessaires, symbolisant la réappropriation culturelle du cadre de vie urbain.


J’en retiens l’utilisation innovante des briques de terre de manière moderne devenue intemporelle. A Lusaka, les maisons comportent en façade des ouvertures circulaires faisant office de brise-soleil. Le calepinage décalé des briques crée un maillage mettant en valeur l’arrondi des patios. Ce langage architectural rappelle l’Indian Institute de Louis Kahn. Des logements d’étudiants, organisés autour d’un atrium et de galeries, conservent l’aspect brut des briques de terre à l’intérieur des volumes. A Saint Louis, les murs des résidences des étudiants sont traités comme du pisé. A Dakar, le contraste entre le fini « coquille d’œuf » de l’enduit des murs extérieurs et les appareillages décoratifs en briques de terre de l’école des bibliothécaires a traversé les frontières et se retrouve sur les façades de l’imprimerie nationale de Yaoundé. A Abidjan, structure mixte de béton et briques à montages ajourée et claustras pour l’université.


L’évolution de l’utilisation des claustras est visible. De l’époque coloniale, de Dakar à Abidjan, persistent les claustras aux formes géométriques. Incorporés dans les balustrades et façades des cages d’escaliers, ils permettent le passage de l’air. Dans le cas de leur autre fonction de brise-soleil ils sont positionnés à l’avant des baies vitrées. Souvent en béton, quelque fois en métal. Ce principe permet d’animer les façades en leur donnant un rythme de géométrie abstraite tel l’écran de béton constituée d’éléments en saillie de cet immeuble de 8 étages à Lusaka. Le résultat le plus sculptural étant la façade de l’hôtel Indépendance de Dakar rappelant une « texture d’écailles disproportionnées ».


L’utilisation récurrente des portiques et la création de coursives couvertes le long des voies permettent des circulations piétonnes diverses, ce qui apporte une urbanité de détail. Cette expression fait directement référence au vocabulaire de Le Corbusier. Souvent en forme de V, traité de manière sculpturale, il confère une légèreté aux bâtiments ainsi portés.