Guinée Equatoriale


La Banque d'Etat de Bata


Vue générale de la Banque d’État à Bata (archives des BEHC).

Comme souvent à propos des réalisations équato-guinéennes, les archives des BEHC sont lacunaires au sujet de la Banque d’État à Bata.

Le siège de la banque fut réalisé en collaboration avec l’architecte Marcel Proriol. À l’instar de la Banque commerciale d’Addis-Abeba, l’édifice se compose de deux volumes, l’un vertical et l’autre bas, de plan circulaire. L’immeuble haut présente une trame répétitive en façade. Cette trame est composée de rectangles délimités par un quadrillage en béton.


Dôme de la Banque d’État à Bata (archives des BEHC).

Ce volume repose sur une structure à dix portiques en béton armé qui donnent de la légèreté à l’ensemble. Les poutres des portiques sont découpées et présentent six faces. L’élégance de ce schéma graphique renvoie à celui de la façade. Les ombres ainsi créées habillent les façades du bâtiment haut d’une trame secondaire qui change en fonction des heures de la journée. Le volume bas est quant à lui recouvert d’un dôme monumental avec un oculus central. La coupole est également percée de petites ouvertures losangiques. Ces points lumineux sont perceptibles, ils se manifestent par le biais de petites excroissances qui donnent à la surface de la coupole l’aspect d’une peau animale recouverte d’écailles. La construction de la coupole a nécessité la création d’une maquette d’étude en bois et plâtre dont les archives des BEHC conservent des photographies. Cette maquette a probablement servi de modèle en trois dimensions.

Le Palais National de Bata


Maquette du Palais National à Bata (archives des BEHC)

D’une surface de 18 000 mètres carrés, le Palais National fut édifié sur un promontoire qui domine la ville et le port de Bata. Destiné à accueillir la résidence du président de la République, son administration et des espaces de réception, l’édifice fut réalisé en collaboration avec l’architecte Antoine Laget.

Les corps de bâtiment s’organisent en U autour d’une cour carrée agrémentée de pièces d’eau et de palmiers. L’entrée principale se fait par l’un des côtés de la cour. Toutes les façades jouent sur le contraste entre éléments porteurs – piliers, colonnes – et surfaces portées – toitures plates, murs écrans. Les grandes ouvertures entre les piliers permettent de dégager la vue vers le paysage naturel, tout en offrant une grande lisibilité de l’édifice. 

La dissymétrie et l’irrégularité du plan rompent avec le modèle de la composition classique. Les façades pleines sont percées de quatre rangées horizontales de fenêtres rectangulaires de tailles différentes, la multiplication des ouvertures empêchant toute lecture de l’organisation intérieure.


Portiques du Palais National à Bata (archives des BEHC).

Le jardin intérieur est entouré d’un péristyle. Deux rangées de piliers se succèdent et forment une série de portiques qui reposent sur un podium, tout en supportant une dalle sommitale à corniche concave.

La forme libre et élancée des piliers rappelle le profil de ceux du palais du Planalto édifié par Oscar Niemeyer à Brasilia, au Brésil, en 1960. Enfin, les espaces de réception s’ouvrent largement sur l’extérieur avec notamment les grands salons de plein-air qui prolongent les salles de réception. Ces salons possèdent des plafonds à caissons soutenus par des colonnes de béton cruciformes.