Douai


Henri Chomette a participé au " Plan 50 " de la reconstruction de Douai. Cette ville avait subi de gros dommages suite aux bombardements de la deuxième guerre mondiale. Les principaux bâtiments sont situés Place de la Gare et Place d'Armes.






La reconstruction « ratée » de la ville

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, Douai est la deuxième ville la plus sinistrée du Nord, après Dunkerque. « En 1944, Douai est détruite ou inhabitable à 51 % », raconte Pierre Bufquin. À l’époque, son père est en charge de la gestion de la ville. Il deviendra ensuite adjoint au maire à la fin des années 1940. Une fonction qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie, en 1971. « Dès le mois de janvier 1944, mon père a établi un rapport sur un plan de reconstruction de la ville après la guerre. Le conseil municipal s’entend avec l’architecte Daniel Petit », explique-t-il. 

Mais à la Libération, un ministère de la Reconstruction et de l’urbanisme est créé. Dès 1948, c’est Eugène Claudius-Petit qui est à sa tête. «  Le plan de la municipalité était de reconstruire dans le style du Vieux Douai : le bas des habitations en grès, le reste en briques et les portes en pierre. Mais Claudius-Petit a refusé. Il a fait du chantage aux subventions. » Le ministère parvient à imposer l’architecte Chomette. C’était la condition pour que les bâtiments soient préfinancés par l’État. C’est donc selon les plans de Chomette que sont construits les immeubles de la place d’Armes : des IP en béton de plusieurs mètres de haut. « À ce moment-là les élus ont même envisagé de démissionner pour faire entendre leur désaccord  », continue Pierre Bufquin. Leurs protestations n’auront pas été entendues. Et c’est pourquoi encore aujourd’hui se dressent sur la place d’Armes et dans d’autres rues de Douai des immeubles bien loin des charmes d’une architecture traditionnelle.